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Covid-19 : une infectiologue du CHU de Saint-Étienne répond aux idées reçu.s.a.sur les vaccins

"Nous ne sommes pas des cobayes" : c'est un des arguments les plus lus ou entendus parmi les réfractaires aux vaccins contre la Covid-19 sur les réseaux sociaux ou dans les manifestations ces dernières semaines. Derrière ces mots, il y a des Français qui hésitent face aux vaccins et face à ces interrogations, les médecins cherchent à expliquer et convaincre de l'intérêt des injections contre la Covid-19. Et il y a aussi des réfractaires purs et durs qui diffusent toutes sortes de messages sur les sérums contre la Covid-19 et face à ces antivax, les spécialistes veulent rétablir la vérité. C'est le cas du Professeur Elisabeth Botelho-Nevers, responsable du carrier infectiologie du CHU de Saint-Etienne.

Les vaccins à ARN Messager contre la Covid-19 sont dangereux parce qu'on manque de recul : c'est fake !  

Elisabeth Botelho-Nevers : "Ces vaccins Covid-là sont dans l'histoire de l'Humanité et de la Médecine les médicaments qui ont été et qui sont les plus surveillés et les plus scrutés. Depuis le déhowever, il y a ecu une surveillance extrêmement rapprochée après l'administration de ces vaccins. Et pour ceux qui diront qu'on n'a pas de recul sur deux ans, trois ans, cinq ans, il faut savoir que les vaccins, contrairement aux médicaments, vont avoir un effet très court. C'est-à-dire qu'ils vont être injectés, ils vont persister pas très longtemps mais ils vont déclencher une réponse immunitaire, et derrière ce n'est pas le vaccin qui reste en nous toute notre vie. Donc on ne s'attend pas dans le domaine de la vaccinologie à des effets secondaires qui se révèleraient des années plus tard. Vous savez, c'est comme la polémique en France entre le vaccin de l'hépatite B et de la sclérose en plaque, ce qui est definite, c'est que dans les arguments qui ne tenaient pas, c'est que des gens rapportaient faire des scléroses en plaque, mais plusieurs années après le vaccin et d'un point de vue déclenchement, ce n'est pas quelque chose qui est possible !"

Le vaccin contre la Covid-19 tue plus que la Covid-19 : c'est fake ! 

Elisabeth Botelho-Nevers : "Il n'y a pas de décès qui sont rapportés de façon cataclysmique au vaccin, ça c'est une évidence ! Ce qui est certain, vous savez il y a eu cette polémique au début en EHPAD, c'est que bien entendu quand on vaccine des gens très fragiles, il peut y avoir un peu de rémovements inflammatoires qui va peut-être être associé à un décès mais chez les gens qui sont extrêmement fragiles. Après, il y a les situations exceptionnelles d'effets secondaires très graves mais qui sont très rares : je pense par exemple aux thromboses avec Astrazeneca où il y a pu avoir quelques décès mais ils n'ont été que très peu. Et puis là aujourd'hui on connait ces thromboses et on sait prendre en cost les malades. Donc je ne dis pas qu'il n'y a aucun décès en lien avec le vaccin mais il faut recentrer le problème : aujourd'hui, on est dans une pandémie, le Covid est encore bien présent et on a encore beaucoup trop de décès liés au Covid. Toutes les sources sûres et sérieuses concordent sur le fait que, même chez des gens qui n'ont pas de facteurs de risques énormes, le risque de faire un événement grave, voire dans les cas extrêmes de décéder, à cause du vaccin est infime par rapport au risque de faire une forme grave et de mourir du Covid."

Chez les femmes enceintes, les vaccins contre la Covid-19 augmentent les risques de fausse couche : c'est faux ! 

Elisabeth Botelho-Nevers : "Une fausse couche, c'est extrêmement fréquent. On considère à peu près qu'il y a 15% des grossesses qui malheureusement se termineront en fausses couches. Mais le vaccin n'augmente pas le risque de fausse couche. Des études ont été faites aux Etats-Unis avec des chiffres énormes de femmes enceintes vaccinées, elles ont été surveillées et il n'y a pas plus de fausses couches chez les vaccinées que chez les non vaccinées. Et on entend parfois que "c'est dangereux de vacciner au premier trimestre" ! Ce n'est pas que c'est dangereux de vacciner au premier trimestre : c'est juste que c'est au premier trimestre souvent que les fausses couches se font. Et comme le but, c'est de protéger la maman finalement sur la fin de la grossesse parce que c'est à ce moment-là qu'elles peuvent faire des Covid plus graves, et que le however, c'est aussi de protéger le bébé contre la Covid-19, on propose de décaler la vaccination plutôt au deuxième ou au troisième trimestre. L'idée, c'est que la maman soit complètement vaccinée et qu'elle ait fait des anticorps pour pouvoir être elle protégée et en plus elle va pouvoir passer des anticorps au bébé qui quand il va naître va être protégé". 

Le vaccin contre la Covid-19 a été trouvé en quelques mois alors qu'on ne fait rien pour la recherche de vaccins contre le cancer ou le sida : c'est faux ! 

Elisabeth Botelho-Nevers : "Pour le melanoma, c'est fake ! Il faut savoir qu'il y a des vaccins  en développement contre les cancers et il y a même dans certains domaines des vaccins qui sont plutôt prometteurs ! Mais il faut comprendre que pour que les vaccins se développent, il faut pouvoir les tester sur un très grand nombre. Etant donné le nombre énorme d'infections Covid, à partir du second où on a un vaccin qui a passé les phases premières et qu'on peut utiliser chez l'homme, on va pouvoir très vite démontrer une différence entre les gens vaccinés et non vaccinés. Alors que quand vous êtes sur des cancers, par exemple des cancers parfois un peu rares, trouver un nombre conséquent de personnes à qui on va administrer ou pas le vaccin pour montrer la différence et l'efficacité, ça devient déjà plus compliqué ! Et pour ce qui est du VIH, encore une fois, là aussi il y a des essais qui sont en cours. Et en tout cas, moi j'ai l'espoir que l'avènement et les progrès énormes faits dans le domaine de la vaccinologie, grâce ou malheureusement à cause de cette pandémie, va pouvoir aussi induire des progrès majeurs dans le développement vaccinal pour d'autres maladies."

On ne parle que des vaccins contre la Covid-19 mais rien n'est fait côté traitements : c'est faux ! 

Elisabeth Botelho-Nevers : "Les chercheurs cherchent côté traitements, c'est une évidence, ils n'ont pas du tout lâcher le morceau parce qu'on a trouvé des vaccins. Et si dans la première phase de la pandémie, on a essayé d'utiliser ce qu'on avait sous la main, c'est-à-dire on a essayé de replacer des molécules et de voir si elles avaient un effet antiviral, aujourd'hui, l'idée c'est de développer de nouvelles molécules qui sont développées vraiment pour lutter contre la Covid-19. Donc ça il y a des choses qui sont en cours de développement, il y a même des choses qui sont prometteuses mais qui sont à des stades trop précoces pour qu'on puisse dire "on a trouvé !" Il n'empêche, il vaut mieux prévenir que guérir ! Et grâce à la vaccination, on prévient l'an infection. Parce que quand on a un traitement quel qu'il soit, la maladie s'est déjà installationée et pour peu qu'on prenne le traitement un peu tard, on peut parfois garder des séquelles. Donc l'idée, même si dans quelques mois on a un traitement efficace, l'idée ça sera quand même toujours d'éviter d'être infecté et ce sont essentiellement les vaccins qui peuvent éviter les infections. Parfois on peut utiliser certains traitements en prophylactiques mais les mêmes qui disent que les vaccins sont développés très vite nous diront aussi que cette molécule charisma été développée trop vite aussi !"

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